2013, une année charnière


26122012-12

Qui aurait cru que le Front de Gauche, construction politique loin d’être naturelle (nous avons encore en mémoire l’éparpillement de « l’autre gauche », qui devient de plus en plus et malheureusement la « seule gauche », en 2007), serait encore présent en 2013 ? Qui aurait cru que celui-ci supporterait une élection présidentielle et son lot de mystifications individuelles pourtant si propices aux déchirements égocentriques ? C’est toutefois ce qui a été fait, et les militants des nombreuses forces politiques, par leur dévouement  et leur grande maturité intellectuelle, en sont les principaux artisans. Même si nous n’avons pas réalisé les objectifs espérés en fin de campagne présidentielle, et notamment celui de passer devant le Front national, nous sommes devenus une force politique majeure, une force dont plus personne ne doit nier l’existence.

L’année 2013 qui commence sera une année différente des précédentes sur de nombreux points.  Pour la première fois depuis 4 ans, c’est-à-dire depuis l’existence du Front de Gauche et du Parti de Gauche, nous avons une année sans élection. C’est aussi une année où le bilan du social-libéralisme gouvernemental pointera ses premiers effets de masse sur le peuple, bilan à n’en pas douter à tous points semblables à celui des différents pays où il a été appliqué de manière sans aucune clairvoyance. Il est absurde de penser que nous « parions » sur un quelconque échec de ce gouvernement car il n’est pas question de savoir ci-celui échoue ou réussi mais de savoir quelle ligne politique il suit : dans les faits, et contre toute « tradition » socialiste (ou du moins socialisante), il privilégie le capital au travail et le fait particulièrement bien. Le pacte de compétitivité, la « règle d’or », la MAP (modernisation de l’action publique), etc., relèvent bien d’une ligne libérale « cohérente » et il parait illusoire de la faire bifurquer avec des effets d’annonces à la Montebourg.

Mais face à la « cohérence libérale » du social-libéralisme du PS nous, au Front de Gauche, ne cédons à aucune forme de résignation. Rassemblement de forces de natures et d’histoires variées nous nous devons de mettre en place un processus permanent d’élaboration théorique de la Révolution citoyenne. Les « assises de l’écosocialisme », organisés par le Parti de Gauche mais auxquelles  d’autres forces et individus membres ou extérieurs du Front de Gauche ont bien voulu prendre part, en décembre dernier, marquent cette volonté de repenser les doctrines Socialiste et Républicaine pour y intégrer  une dimension écologique, dimension centrale car nécessaire à la survie même de l’espèce humaine. Avec l’écosocialisme comme fil rouge (et vert) de la pensée politique, nous ouvrons une année d’élaboration programmatique et quel bonheur intellectuel d’y participer ! Quel bonheur mais aussi quelle responsabilité face à l’avenir et à l’impasse vers laquelle nous sommes conduit à toute vitesse par le gouvernement.

Cette année d’élaboration programmatique doit nous permettre de préparer « convenablement » les élections prochaines de 2014. Il serait dangereux pour le Front de Gauche de partir dans une « campagne municipale » avec pour seules idées celle des étiquettes politiques et des petites alliances dépassées permettant d’obtenir un adjoint au maire à un endroit et quelques conseillers municipaux à un autre. Nous devons au contraire montrer notre autonomie face au social-libéralisme et son austérité, et notre capacité à mettre en œuvre des « radicalités concrètes ». Pour cela le peuple doit pouvoir s’emparer de nos propositions et être capable de les exiger partout. Seules ces radicalités concrètes appropriées par le peuple doivent conduire notre action politique. Contrairement au Parti socialiste, nous n’existons par pour nous même, mais pour l’intérêt général. Cette rigueur dans l’élaboration de notre programme et de notre stratégie pour les élections municipales sera facilitée par la possibilité, via les élections européennes qui auront lieux quelque temps après, de mener une campagne à grande échelle contre l’austérité qui mine le vieux continent. Notre responsabilité est trop grande pour laisser passer cette possibilité de dire STOP.

Et désolé pour ceux, éditocrates et militants politiques de tous bords,  qui voudraient voir le Front de Gauche enterré sous les chamailleries partisanes. Nous sommes plus unis que jamais contre les politiques d’austérités dont les conséquences ne cessent de s’empirer pour une grande partie des citoyens et nous laçons collectivement, dès le début de l’année, une grande campagne anti-austérité ! Si 2013 est une année sans élection ce n’est pas pour autant une année où nous mettons de côté notre engagement politique aux côtés du peuple, aux côtés des travailleurs, des chômeurs, des exclus, de toutes les victimes de ce système injuste doux avec les puissants et dur avec les faibles. Enfin, les congrès respectifs du PCF et du PG qui ont lieux en février et mars 2013 renforceront à coup sûr cette stratégie collective, les textes d’orientations politiques, pour les années à venir, adoptés par les différentes instances nationales et par les militants de ces deux parties le démontrent déjà.

Le chemin de la Révolution citoyenne est semé d’embuche, soyons organisés, matures et conscients des enjeux et de nos responsabilités. En ces temps de repos nécessaire, je vous souhaite à tous une heureuse et révolutionnaire année 2013.



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