La 6ème République pour renforcer le pouvoir d’agir
Publié : 29 septembre 2014 Classé dans : Réflexions personnelles | Tags: 6ème République, émancipation, citoyen, comité local, comités locaux, mélenchon, militantisme, mouvement, politique, pouvoir d'agir, république, révolution citoyenne, signature Poster un commentaireS’il y a des objectifs politiques enthousiasmants pour les militant(e)s, celui de défendre et promouvoir une 6ème République, débarrassée des travers anti-démocratiques d’une 5ème à l’agonie, surpasse à mes yeux bien d’autres, fussent ils parfaitement légitimes et pertinents. Loin d’être une question secondaire, celle des institutions, et de la « règle du jeux » du fonctionnement de notre démocratie, est l’élément principal pour en penser bien d’autres. En effet, comment garantir l’émancipation collective et individuelle, et la souveraineté populaire, quand prime le pouvoir d’un monarque irresponsable ? Comment conquérir des droits nouveaux, économiques et sociétaux, quand le fonctionnement institutionnel même en empêche l’expression ?
Le mouvement pour la 6ème République a cette capacité de pouvoir mobiliser plus largement que les cercles, (malheureusement) toujours plus restreints, de militant(e)s. Sans présumer d’un contenu précis et définitif, composé de « vérités révélées » et imposées, il permet à chacun(e) de se positionner dans une dynamique politique, de se mobiliser et d’agir, à partir du seul moment où le diagnostic est partagé. Il n’est cependant pas un objet de consensus mou et dépolitisé, mais au contraire un excellent moyen de susciter le débat, de co-construire ensemble une « démocratie réelle » (comme le disent nos camarades espagnols) débarrassée de l’influence de l’oligarchie, de ses lobbies et relais médiatiques.
L’objectif de la 6ème République est donc de renforcer le « pouvoir d’agir » des citoyen(ne)s, dans tous les domaines de la vie sociale : dans la cité, dans l’entreprise, dans les services publics, etc. La construction d’une nouvelle République, écologique et sociale, doit permettre de changer la façon dont les citoyen(ne)s sont considérés vis-à-vis des élus, et de valoriser le rôle social de chacun(e). Elle doit donner le pouvoir de soutenir des initiatives « ascendantes », de la base vers les représentant(e)s, et ainsi de définir une nouvelle façon de concevoir l’action publique. La dynamique participative doit, sans s’y substituer en totalité, renforcer les politiques publiques institutionnelles à toutes les échelles de prise de décision.
Les comités locaux pour la 6ème République, qui seront prochainement constitués partout sur le territoire, devront avoir un rôle particulier à jouer pour renforcer ce « pouvoir d’agir ». Ceux-ci devront être parfaitement identifiés pour devenir des appuis et soutiens aux initiatives citoyennes collectives. Loin des logiques clientélistes, trop souvent visibles dans nos quartiers, qui décrédibilisent la parole politique et maintiennent les individus dans une situation de dépendance, ils doivent, au contraire, inciter les citoyen(ne)s à agir par eux-mêmes, à construire des solutions collectives et solidaires. Enfin, ils doivent également constituer un support à l’expression populaire en donnant des moyens à celle-ci, et notamment en produisant des clés de compréhension de sujets jugés parfois trop « techniques ».
Le comité local pour la 6ème République doit donc être ce lieu qui permet l’apprentissage de l’émancipation et la prise de conscience de sa propre force, individuelle et collective. Il doit jeter les bases d’une Révolution citoyenne qui trouve ses fondements dans les racines de l’implication populaire.
L’Opposition de gauche aux municipales pour continuer la Révolution citoyenne
Publié : 20 janvier 2014 Classé dans : Réflexions personnelles, Sur le calendrier | Tags: 14 janvier 2014, dotations, eelv, europe écologie les verts, fdg, front de gauche, hollande, municipales, opposition, opposition de gauche, parti de gauche, PCF, PG, politique locale, politique nationale, ps, révolution citoyenne 1 commentaireQu’il semble loin le temps où nous avions enfin réussi à mettre de côté nos divergences stratégiques pour poursuivre un but commun, celui de la Révolution citoyenne. Nous savions, et notamment lors de la campagne présidentielle, que cet objectif était plus grand que chacun de nous, et même que la somme de chacun d’entre nous. La Révolution citoyenne était à la fois notre méthode d’action et notre idéologie : synthèse du socialisme, de l’écologie et des principes républicains hérités de la Révolution française. Chacune de ces trois dimensions se renforçant l’une des autres.
Les dernières séquences électorales, nous le savions aussi, n’étaient qu’une étape d’un processus long de conscientisation populaire et de mise en mouvement. Or ce processus semblait récemment s’être arrêté, comme étouffé par un manque d’ambition alimenté d’abord par la politique gouvernementale : piétinant les idéaux sur lesquels le Président de la République a été élu, effaçant toutes distinctions entre gauche et droite, et causant un profond découragement chez les moins politisés. Mais alimenté également par notre incapacité à donner de la lisibilité à notre positionnement politique. Cette absence de clarté a été longtemps renforcée par la volonté du Front de gauche de ne pas se déclarer dans l’opposition au gouvernement, prétextant (à juste titre) qu’aucun-e député-e n’a été élu-e sans les électrices et électeurs du Front de gauche, cette situation devant donner à François Hollande une responsabilité particulière vis-à-vis de sa gauche. Mais comme nous l’avons encore vu le 14 janvier 2014 lors de sa conférence de presse, le successeur du Président des riches, n’a d’oreilles attentives que pour les souhaits du Capital, fussent-ils complètement contradictoires à ceux de l’ensemble des travailleuses et travailleurs.
Contrairement à ce que pensent les manipulateurs, les élections municipales ne sont pas condamnées à tourner autour des problématiques locales, au contraire, elles peuvent être de formidables moteurs de mobilisations contre la politique du gouvernement. Les élections municipales sont des élections nationales car les budgets de nos municipalités et intercommunalités dépendent en grande partie des dotations de l’État. Qu’elles soient reversées pour faire face à un transfert de compétences (pour la dotation globale de fonctionnement), qu’elles permettent de financer la création d’équipements publics (dotation globale d’équipement) ou pour qu’elles soutiennent des territoires en difficultés (dotation de solidarité urbaine ou dotation de solidarité rurale par exemple), elles sont votées par le législateur et s’inscrivent donc dans une politique nationale. Par ailleurs, elles subissent l’austérité gouvernementale car une baisse d’1,5 milliards d’euros est prévue chaque année, réduisant par-là les capacités financières des collectivités les plus en difficultés, celles où vivent les ménages les moins « mobilisables » fiscalement.
Mais le rôle de l’État pour les collectivités territoriales ne se limite pas à la redistribution de richesses financières car il mène également des politiques publiques impactant directement les territoires : c’est la territorialisation des politiques de droit commun. L’État agit par exemple en créant des zones d’éducations prioritaires ou des quartiers prioritaires dans les quartiers populaires les plus en difficultés, ou en décidant de créer une gare nouvelle sur une ligne de chemin de fer pour désenclaver une commune. Ces exemples montrent que nos communes sont directement touchées par les politiques d’austérités (le nombre de quartiers en Politique de la ville va passer de 2500 à 1300 environ) et de l’absence de considération écologique du gouvernement. Les exemples de liens entre politique nationale et politiques locales sont tellement nombreux que ceux affichant réaliser une campagne uniquement « locale » sont des hypocrites de premier ordre. Même la hausse de la TVA impacte les budgets des collectivités !
Les listes estampillées « Opposition de gauche », rassemblant des citoyen-ne-s membres de partis politiques différents ou membres d’aucune organisation politique, doivent devenir pour les électeur-rice-s une marque de confiance. Une marque pour s’opposer à la politique gouvernementale, au productivisme qui épuise les ressources naturelles et l’humanité, à la destruction de services publics et à la mise en concurrence généralisée des territoires. Une marque pour conquérir des droits nouveaux et pour promouvoir la solidarité et une bonne qualité de vie. Parce qu’elles sont populaires et démocratiques les listes d’opposition de gauche pour les élections municipales s’inscrivent dans la marche de la Révolution Citoyenne et sont une lueur d’espoir dans ce paysage politique actuellement bien morose. Elles donnent une nouvelle visibilité à la gauche progressiste, écologique, socialiste et républicaine, celle qui préfère défendre la 6ème République que de se compromettre pour récolter des miettes de « postes ».
L’espace public : terrain de lutte des expressions citoyennes
Publié : 13 juin 2013 Classé dans : Promenades | Tags: affiche, anti-fa, autocollant, espace public, expression citoyenne, lutte des classes, militantisme, parti de gauche, pchoirs, publicité, révolution citoyenne, rue, selin ersoy, urbanisme, visibilité politique Poster un commentaireUne chose est certaine, au Parti de Gauche les talents ne manquent pas ! Devant ce constat, j’inaugure aujourd’hui, et de la même manière que les copains de l’Art et la Manière il y a déjà quelques mois (mais ces gens là sont des avant-gardistes rêveurs), l’invitation sur le blog. J’ai donc le privilège d’accueillir Selin Ersoy, membre du Bureau national et chargée des questions d’urbanisme dans la commission Organisation et aménagement du territoire avec un article sur la réappropriation militante des espaces publics qui, en plus, vient compléter à merveille celui-ci. Bonne lecture.
Difficile de parler d’espace public sans aborder mille sujets. Celui de l’espace public comme lieu de visibilité est pourtant primordial pour un-e militant-e, quelque soit son bord. Il en découle une étroite relation entre le type de lieu, l’acteur humain qui utilise l’espace public et la forme que prend son expression citoyenne. Entre les rues, trottoirs, dalles, allées, places publiques, parcs, avenues et boulevards, le choix est grand pour les lieux de visibilité. L’espace public est l’endroit où se rencontrent le/la militant-e politique, l’associatif-ve, le/la délinquant-e, l’artiste ou tout simplement le/la passant-e. Enfin, les expressions citoyennes sur cet espace public sont multiples, que ce soit par le tag, l’affiche ou bien l’autocollant.
L’expression, c’est d’abord un message. Et un message, c’est une information. L’espace public est un support à la disposition de chacun (autant que les réseaux sociaux aujourd’hui) pour faire passer un message. Les médias habituels (presse, radio, télévision) ne jouent pas leur rôle de transmission d’information (cf. le film Les Nouveaux Chiens de Garde de G. Balbastre et Y. Kergoat). L’espace public est un outil qui assure la visibilité du message et son ubiquité. La fréquence de ce dernier (selon la quantité d’affiches posées sur les panneaux d’affichages ou à la sauvage, les autocollants collés sur les poteaux, les arrêts de bus et les panneaux de signalisation, etc.) non seulement témoigne de l’activité des militant-e-s qui sont derrière ce message mais aussi entraîne plusieurs effets. L’impact premier est qu’une trace est laissée et une trace qui apparaît à plusieurs reprises devant nos yeux reste dans notre esprit. Nous pouvons en être indifférent-e (affiches publicitaires ou pour divers événements), nous pouvons aimer le message (des autocollants du collectif Anti-fa ou bien une affiche pour la Marche du 5 mai qui n’a toujours pas été recouverte ni arrachée un mois après l’événement), ou nous pouvons être exaspéré-e-s (une affiche de la Manif pour Tous encore visible).
Leur visibilité marque une forme de territorialisation et d’appropriation de l’espace où leur trace a été laissée. L’énergie que nous avons, militant-e-s de gauche, ne doit pas être dépensée en vain, mais il est important de ne pas laisser l’espace public à des mains et des pensées néfastes pour notre société et notre espace public. Ce n’est pas dans une ambiance de crainte et de tensions où la haine et la méfiance sont prônées par certain-e-s que les citoyen-ne-s peuvent vivre ni s’émanciper dans l’espace public. La raison à cela est que celui-ci n’appartient à personne d’autre qu’à l’ensemble de la société, et non à un groupe d’individus particuliers.
Faire du collage, de l’autocollage ou des pochoirs est une manière de modeler l’espace public. La question est de savoir à quelle image nous le voulons modeler. Car l’image que l’espace public renvoie est celle de l’expression citoyenne. Les quêtes de visibilité et d’appropriation spatiale momentanées ont d’autres finalités que de promouvoir un seul message. Aujourd’hui, l’espace public est utilisé pour transmettre et modeler une image de la société voulue, et notamment la société, que, nous, militant-e-s de gauche, voulons voir émerger. Et c’est d’autant plus un enjeu dans le processus de Révolution citoyenne et de construction d’une constituante. Il y a une grande différence entre un autocollant qui dit « Vivre heureux, sans eux » et un autocollant qui dit « Egalité pour tous ». Le premier encourage la marginalisation de citoyen-ne-s sciemment visés, non seulement dans les rapports sociaux, mais aussi dans l’espace. Le second quant à lui prône la tolérance et l’absence de différence si ce n’est qu’elle est commune et égale justement à tou-te-s. Et les exemples ne manquent pas.
L’espace public est ce qu’il a toujours été, un terrain de lutte. Quand certains font avancer leurs expressions citoyennes d’une rue, de quelques lampadaires ou panneaux d’affichage, d’autres reculent. Ce processus d’allers et de retours des messages est ce qui impacte la territorialisation de l’expression citoyenne. Laisser un pan de terrain à des adversaires, c’est laisser leur message se répandre et prendre de la place. Et cette visibilité continue et fréquente rend les messages en question quotidiens, normaux, et ne choquent pas, si bien qu’ils définissent l’identité et le caractère d’un lieu, d’une rue, d’un quartier. C’est ainsi que certains sont considérés plutôt gauchistes, anar’, de droite ou de fachos, et les habitant-e-s en viennent à ne plus être étonné-e-s de voir tel ou tel type de message (de gauche ou de droite) dans leurs rues quand ceux-ci deviennent habituels.
Le marquage d’un lieu public est décisif pour la transmission d’un message et d’une information. Si la bataille se fait dans les idées et les arguments, elle se fait aussi sur le terrain et dans l’espace public. Ce dernier est une « fabrique des opinions » (expression de T. Paquot dans son ouvrage L’espace public), un lieu de publicité des expressions citoyennes et de construction de la société, et un terrain de lutte.
Selin Ersoy membre du Bureau national du PG et chargée des questions d’urbanisme dans la commission Organisation et aménagement du territoire
Gouverner en imposant au peuple
Publié : 28 mars 2013 Classé dans : Réflexions personnelles | Tags: acte 3, Amérique du Sud, austéritaire, BCE, Chypre, commission européenne, décentralisation, démocratie, Eurogroupe, Europa city, europe, front de gauche, GPII, grands projets, inutiles, Libéraux, lyon-turin, notre-dame-des-landes, parti de gauche, ps, révolution, révolution citoyenne, socio-libéraux, tscg, ump, Union Européenne Poster un commentaireAlors qu’il est bon ton, dans la bonne société et dans ses relais médiatiques quotidiens, de dénoncer les prétendues atteintes à la démocratie chez les autres, particulièrement lorsqu’il s’agit de l’Amérique du Sud et des Révolutions citoyennes qui s’y expriment, les manquements démocratiques « chez nous » ne semblent pas faire l’objet d’une quelconque dénonciation. Pire, ceux-ci semblent s’imposer comme une façon novatrice et « moderne » de gouverner, à l’opposé des volontés forcément « populistes » des citoyen-ne-s qui, de toute façon, n’y comprennent pas grand-chose à toutes ces questions compliquées.
A l’échelle européenne, si « l’Eurogroupe » réunion mensuelle des 17 ministres des finances des pays membres de la zone euro a fait parler d’elle au cours du mois de mars, lorsqu’elle a voulu imposer une taxation des dépôts bancaires des épargnants chypriotes (projet qui au final a été rejeté par le Parlement national de Chypre), d’autres « instances » présentent le même degré de faiblesse démocratique. La commission européenne, sorte d’exécutif de l’Union Européenne, a ses membres désignés par les différents chefs d’Etats, tandis que la Banque Centrale Européenne est complètement « indépendante du pouvoir politique », c’est-à-dire inflexible sur sa ligne libérale. De manière générale le traitement des différentes « crises » de dette publique des pays membres de l’UE, montée en épingle par les médias internationaux, s’est fait exclusivement au détriment des processus démocratiques nationaux.
En France, l’alternance politique de l’année dernière aurait pu nous laisser présager un « changement » de façon de faire après dix ans de mise sous silence des volontés populaires (avec le Non au Traité Constitutionnel Européen en 2005 et les mobilisations monstres de 2010 contre la réforme du système de retraite comme zéniths de cette situation), il n’en est rien. Comme hier pour les libéraux, le peuple est toujours considéré, par les socio-libéraux au pouvoir, comme une masse idiote, soit incapable de comprendre les enjeux des différentes problématiques, soit tombant trop facilement dans les bras des forces politiques « populistes ». Le refus d’organiser un référendum pour approuver le TSCG, dernier traité européen limitant pourtant la souveraineté budgétaire nationale au profit d’instances européenne non-élues, fut le premier marqueur de cette absence de changement en matière de démocratie.
Mais ce déni démocratique ne concerne malheureusement pas uniquement les échelles nationales et internationales mais également des échelles régionales et locales. Cette façon de gouverner sans le peuple devient une sorte de « norme », une coutume agréable pour les petits monarques locaux qui en deviennent dépendants. Les Grands Projets Inutiles et Imposés (GPII) tels que l’Aéroport de Notre-Dame des Landes dans la banlieue de Nantes, la ligne ferroviaire haute vitesse Lyon-Turin ou le projet de complexe commercial géant Europa City à proximité de l’aéroport de Roissy-Charles-De-Gaulle (dans lequel il y aura vraisemblablement « une piste de ski » (sic)), sont des symboles de l’autoritarisme des certains élus. Bien que l’aéroport de Notre-Dame des Landes soit le plus médiatisé en raison du fait que c’est l’actuel Premier Ministre, et ancien maire de Nantes, qui en a été le commanditaire, l’ensemble de ces projets fait l’objet d’une vive contestation locale voire nationale et internationale.
Alors que les discours politiques sont peuplés de références à « la gouvernance » voire à la « démocratie participative », celles-ci s’affichent comme pour masquer une tendance plus lourde de retrait des classes populaires de la sphère politique, de la sphère de décision. L’abstention dans certains quartiers n’est que la partie visible de l’iceberg du dégout de toute forme organisée de participation politique. Mais comment ne pas comprendre la colère du peuple mis de côté par les « biens pensants » libéraux, abrutis par les émissions de télévisions et la pensée unique médiatique ? Les « nouvelles formes de participation » n’apparaissent finalement que comme une mascarade anti-démocratique généralisée dans laquelle seuls les notables politiques et économiques tirent un bénéfice. Il n’y a qu’à voir comment « l’acte III » de décentralisation ou la création des « Métropoles » favorisent la concentration des pouvoirs vers quelques barons et institutionnalise les négociations de couloir. Nous voyons donc que l’affaiblissement des formes démocratiques est une stratégie politique voulue par les libéraux et les socio-libéraux au pouvoir en France et en Europe.
Or la démocratie n’est pas une « concession » faite au peuple par les puissants mais l’unique moyen de faire émerger l’intérêt général contre les différents intérêts particuliers. C’est pour cette raison que jamais une quelconque forme de « gouvernance » où s’invitent des acteurs de la société civile (sans bien sur remettre en question la pertinence et l’efficacité des actions de ces acteurs dans de nombreux domaine) ou des groupes de pression ne remplacera une « véritable » démocratie où chaque citoyen et citoyenne, peu importe sa classe sociale, dispose d’une voix identique à son voisin ou sa voisine, et où chacun-e doit recevoir une éducation républicaine de qualité lui permettant de faire des choix uniquement guidés par sa raison. Le processus de marchandisation de l’enseignement et des savoirs mis en place par la droite et confirmé par le Parti de Solférino contribue donc à l’affaiblissement de la démocratie.
N’ayons pas peur des mots, la démocratie en France comme en Europe mérite aujourd’hui, comme hier l’Amérique du Sud, un grand coup de balais sur ses institutions toujours plus éloignées de la réalité du peuple. C’est en cela que le pays a besoin d’une Révolution citoyenne que le Parti de Gauche et le Front de Gauche se proposent d’accompagner. Il n’est plus possible de continuer sur ce chemin austéritaire qui spolie les citoyens et citoyennes de leur souveraineté pour la donner aux banquiers et actionnaires des grandes puissances économiques. Nous devons renouer avec les idéaux de la Grande Révolution de 1789 et reprendre le pouvoir dans la cité comme dans l’usine, faisons de l’exigence démocratique un des piliers de nos programmes européen et municipaux.