1er mai, les yeux dans le point fixe du Front de Gauche

Manifestation sociale parisienne du 1er mai où personne n’a baissé le drapeau rouge !


Un oeil dans la (re)prise de la Bastille

Paris, 18 mars 2012


Pourquoi je vais manifester aujourd’hui

Vous le savez surement si vous êtes lecteur assidu de l’actualité politique mais l’Assemblée Nationale s’est prononcée en faveur du traité instituant le Mécanisme Européen de Stabilité (et non de Solidarité comme certains hypocrites se plaisent à dire) mardi 21 février. La chose étonnante n’est pas que l’Assemblée, majoritairement à droite se soit prononcé en faveur d’un traité écrit par Sarkozy mais que le Parti socialiste se soit, mis à part quelques courageux, abstenus. Ils appellent ça cyniquement « l’abstention  offensive ». Et c’est malheureusement le même raisonnement qu’ils ont mis en œuvre lors du vote au Sénat hier. C’est à se demander à quoi sert d’avoir dans cette instance une majorité « de gauche » si c’est pour valider les mesures antisociales de la droite (pourtant minoritaire dans ce cas). Face à des mesures aussi importantes que celle-ci, ce ne sont pas des décisions qui doivent être prises en « catimini » mais qui doivent faire l’objet d’une véritable consultation populaire. Alors qu’ils nous font croire qu’ils veulent combattre la finance, les socialistes fuient devant leurs responsabilités lorsqu’il s’agit de s’opposer à un traité qui revient à constitutionnaliser la soumission aux marchés financiers. Ce que prévoit le MES n’est rien d’autre, en effet, qu’une mise en place constante de politique d’austérité au niveau européen et les socio-libéraux semblent plutôt à l’aise vis à vis de cette situation.

Or mon engagement au Front de gauche (via le Parti de gauche) est né d’une volonté de voir se mettre en place une politique radicalement différente de celle de la droite.  C’est contre un discours empli de fatalisme que j’ai décidé de m’engager au coté des forces progressistes. La manifestation d’aujourd’hui aux cotés du Front de gauche et des principaux syndicats de salariés est une manière de montrer qu’il faut combattre la résignation. Face à un Parti socialiste qui se « droitise » (notamment avec un candidat qui se réclame de l’ex chancelier allemand Gerhard Schröder et de l’ex Premier ministre anglais Tony Blair qui ont tous deux participés à la libéralisation de leurs pays respectifs), nous n’avons plus que jamais besoin d’une force sociale et syndicale qui descend dans la rue et se met en grève pour défendre l’intérêt général contre les intérêts particuliers de quelques privilégiés.

Si les politiques d’austérité misent en place en France par la droite sont une catastrophe pour l’ensemble des citoyens, celles qui ont été mises en place par les « socialistes » dans les autres pays européens, comme en Espagne, au Portugal ou en Grèce, sont du même acabit. Dans tous les cas, il ne s’agit pas de faire payer les plus riches mais les plus pauvres (notamment en France avec la hausse de la TVA, impôt indirect qui touche d’avantage ceux qui consomment plus qu’ils n’épargnent) mais surtout réduire les dépenses publiques. Le refus obstinés par François Hollande de revenir sur la politique de casse du service public mise en place depuis 10 ans par la droite montre l’étendu de la lutte qu’il nous restera à mener si celui-ci est élu président de la République.

Enfin c’est aussi le caractère européen de cette journée d’action qui est important dans la situation politique actuelle. Alors qu’il est souvent reproché au Front de gauche de vouloir mettre en place une politique « dans son coin », c’est à dire en ne prenant pas en compte les pays européens voisins, cette unité européenne dans la lutte nous montre à l’inverse qu’il y a un rejet partagé des politiques austéritaires imposées par les instances libérales européennes. Cela signifie que nous avons la possibilité, voire la nécessité, avec le Front de gauche de montrer la voie d’un autre chemin possible en Europe. En effet, il suffit d’un exemple concret, et encore plus venu d’un pays aussi important que la France, pour ouvrir une brèche dans l’idéologie libérale et faire écrouler les certitudes.

Nous aurons, dans à peine deux mois, la possibilité de sortir de la crise « par le haut ». Il faut pour cela refuser coute que coute toute politique d’austérité qui nous conduira dans la même situation que la Grèce, pays où l’on voit réapparaitre la famine et où le nombre de suicide a progressé de plus de 40% en très peu de temps. Les luttes sociales comme celle d’aujourd’hui doivent trouver un débouché politique or seul le Front de gauche propose une politique sociale et écologique à l’opposé de l’austérité prônée par la « bande des 4 » favoris. L’élection présidentielle apparaît donc comme un référendum à l’austérité où le seul bulletin « non » serait celui du Front de gauche et de son candidat Jean-Luc Mélenchon. J’espère sincèrement que les travailleur(se)s, les précaires, les chômeur(se)s, les retraité(e)s, les étudiant(e)s et inactif(ve)s ne se tromperont pas le 22 avril. La lutte pour le progrès social n’en sera que plus facile.