Le réveil de la jeunesse, condition de la Révolution citoyenne


Si la crise sociale n’épargne qu’une poignée de riches oligarques, la jeunesse apparait comme la victime la plus touchée. Bien que nous puissions observer des différences en fonction des milieux sociaux d’origines, l’ensemble de la jeunesse souffre de plonger dans une pauvreté toujours plus importante et de l’absence de véritables perspectives d’avenir.  D’un coté nous avons des jeunes pas ou très peu diplômé, expulsés d’un système scolaire qui n’a plus les moyens d’assurer sa mission républicaine, et qui sont condamnés par le système libéral concurrentiel au chômage ou à une succession d’emplois instables et de « petits boulots », et d’un autre coté des jeunes, toujours plus diplômés, mais qui ne sont pas à l’abris des situations de précarités. Le précariat, néologisme particulièrement utile pour désigner cette condition nouvelle du système capitaliste, va toucher l’ensemble de la jeunesse, du prolétaire cognitif diplômé au prolétaire tout court refoulé toujours plus tôt de l’école. C’est parce que  la jeunesse subit en premier lieu les politiques libérales que celle-ci doit être un élément moteur de la résistance au capitalisme.

Or aujourd’hui la jeunesse souffre de l’absence de repères idéologiques de gauches concrets. Discuter avec mes camarades de classes m’a permis de me rendre compte de l’effacement des consciences collectives de l’antagonisme idéologique entre la droite et la gauche. Ceux-ci, rassemblés dans les esprits sous le vocable du « tous pareils » ou vus comme incapables d’agir en faveur de l’intérêt général. Or la gauche sociale-démocrate a une responsabilité particulière dans cette situation. En effet, en adoptant aveuglement, et depuis des années, le dogme libéral, notamment en mettant en œuvre la domination des marchés financiers par la politique de « dérégulation » des années 1980 et en mettant aujourd’hui au centre de leurs préoccupations la volonté de « rassurer les marchés », la « social-démocratie » n’apparait plus comme porteuse d’espoir d’un véritable changement. En refusant de résister contre les inégalités et les injustices sociales ce sont les valeurs de gauches qui sont enterrées sous la résignation, celle-ci touchant en premier lieu la jeunesse, normalement berceau de la résistance.

A l’inverse, en ce qui concerne la droite, celle-ci a bien conscience d’avoir en quelque sorte fait triompher ses idées. Cette situation de « vainqueur » lui permet d’être toujours plus ravageuse par ses coups portés aux services publics ou au système de protection sociale sans risquer de voir son leadership contesté. En faisant rentrer par petites touches les idées du « tous contre tous » et de la compétition généralisée, les jeunes les plus fragiles, ceux qui galèrent quotidiennement, finissent par intégrer ce système de domination et se sentent responsables de leurs propres échecs. Ce système de responsabilisation individuelle et de concurrence entraine une passivité des uns et des autres, et finalement une absence de volonté de résistance.

Mais il ne faut pas oublier, que lorsqu’elle se réveille, la jeunesse a une force de mobilisation considérable. Le mouvement social de mai 1968, avant d’être un formidable rassemblement de l’ensemble des travailleurs, est né dans les universités, critiquant au départ le renfermement de la société sur des principes dépassés. Plus récemment, en 2006, souvenons nous que ce n’est qu’à partir du moment où les lycéen(ne)s et les étudiant(e)s se sont mis à s’organiser et à manifester de manière massive que la lutte contre le CPE (Contrat Première Embauche) a pris une tout autre ampleur. Enfin les exemples des « Révolutions arabes » et dans une moindre mesure les mouvements des « indignés » à travers le Monde témoignent de l’importance des jeunes dans les révoltes populaires et nuancent quelque peu le constat d’une dépolitisation de la jeunesse.

Le Front de gauche, en refusant le fatalisme et les politiques austéritaires, est la seule force aujourd’hui qui peut redonner à la jeunesse confiance en l’avenir. En luttant contre l’insécurité sociale et la précarité, en donnant les moyens à l’école publique d’être le lieu de l’émancipation humaine et en garantissant l’accès à un véritable statut social pour les jeunes, notamment via une allocation d’autonomie, la jeunesse peut se remettre à espérer à un avenir meilleur, plus équitable et plus solidaire. Enfin, par une campagne axée sur une volonté de faire de l’éducation populaire couplé à un programme cohérent de radicalité concrète, le Front de gauche redonne de la consistance à l’idéologie de gauche. Cette cohérence est nécessaire pour que la jeunesse puisse s’approprier la Révolution citoyenne, pour la faire triompher.

Signez l’appel les jeunes avec le Front de gauche !



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